Terreur et union nationale

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Terreur et union nationale

C’est tous les jours que ce monde produit de l’horreur. Dans les guerres que se mènent les États entre eux, ou contre des groupes qui, s’ils ne sont pas à proprement parler des États, ne rêvent que de pouvoir et de domination sociale et politique. A coups de bombes et autres armes frappant plus largement que les seuls adversaires soi-disant visés, c’est-à-dire frappant des centaines et des milliers d’individus qui ne demandaient pas à prendre part à ces guerres, en tout cas qui ne souhaitaient pas en crever.

Tout commence aujourd'hui

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Tout commence aujourd'hui

La Grèce sur le pied d’insurrection

En Grèce, le spectre de la révolte de décembre 2008, qui avait fortement secoué le pays suite au meurtre d’Alexis par les flics, hantait les esprits depuis des mois. En effet, face à l’appauvrissement sans précédent de la Grèce, à l’impossibilité d’arriver à une quelconque « amélioration » de la situation économique et sociale, face au tour de vis exercé sur toute une population au nom du maintien du système et du pouvoir, nombreux étaient ceux qui préconisaient le retour de ce spectre-là, d’une vaste révolte sans compromis ni médiation contre l’Etat et le capitalisme.

Les Enragés dans la Révolution française

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Les Enragés dans la Révolution française

Claude Guillon

L’action des Enragés est assez tôt l’objet de l’étude et des polémiques des historiens socialistes. La question de savoir s’ils préfigurent ou non le socialisme et le communisme modernes est tranchée selon les sympathies des auteurs. « Ni Jacques Roux ni Varlet n’étaient personnellement sur le chemin du communisme, affirme Jaurès : ils n’avaient pas l’ampleur d’esprit d’un Babeuf. Et d’ajouter : si leur doctrine prépara le communisme, ce fut par sa contradiction et par son impuissance [2]. » À quoi Kropotkine répond qu’ « En 1793, les idées communistes ne s’élaboraient pas dans le cabinet d’études ; elles surgissaient des besoins du moment. [...] Ce communisme nous paraît sans doute fragmentaire, d’autant plus que différentes personnes appuyaient, chacune, sur ses différents aspects [3] »

Le Travail libère-t-il ?

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Le Travail libère-t-il ?

Le travail pénètre et détermine toute notre existence. Le temps coule impitoyablement à son rythme alors que nous faisons la navette entre d’identiques environnements déprimants à une allure toujours croissante. Le temps de travail… Le temps productif… Le temps libre… La moindre de nos activités tombe dans son contexte : on considère l’acquisition de la connaissance comme un investissement pour une carrière future, la joie est transformée en divertissement et se vautre dans une orgie de consommation, notre créativité est écrasée dans les limites étroites de la productivité, nos relations -même nos rencontres érotiques- parlent la langue de la performance et de la rentabilité… Notre perversion a atteint un tel point que nous recherchons n’importe quelle forme de travail, même volontairement, pour remplir notre vide existentiel, pour « faire quelque chose ».

Lucioles et lanternes

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Lucioles et lanternes

« Démocratie ! Désormais on a compris ce que signifie tout cela. La démocratie c’est le peuple qui gouverne le peuple à coup de bâtons par amour du peuple »

Oscar Wilde

 

De Montecitorio à la salle des tribunaux de Milan, des trottoirs de la gare de Turin aux salles de sécurité de la préfecture de police de Florence, des métropoles hyper-surveillées aux vallées dévastées, pour ne pas parler des rafles policières dans toute l’Italie, il ne se passe pas un jour sans que les esprits ne soient agités par quelque vicissitude politique particulière ou par les faits divers. Et immanquablement quelqu’un sort, donnant l’alarme sur « l’urgence démocratique aujourd’hui dans notre pays », qu’on peut résoudre, évidemment, par un respect scrupuleux des normes et des lois.

Haute-tension partout

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Haute-tension partout

Comme cela arrive (malheureusement) souvent, ce sont les événements les plus dramatiques qui sont capables de secouer les individus et de leur faire perdre patience. On a beau jeu de réfléchir à ce qui arrive partout dans le monde, de montrer les causes institutionnelles des nuisances qui infestent la vie de chacun d’entre nous, de suggérer de possibles points de fracture. Tout semble absorbé et métabolisé. Et pourtant... voilà qu’un policier grec tue un jeune, qu’un marchand ambulant tunisien s’immole pour protester, qu’un rebelle du Val Susa tombe d’un pylône. Et tout change.

Contre la normalité

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Contre la normalité

Le Tav, c’est clair depuis longtemps, n’est pas qu’un train à grande vitesse, c’est aussi l’emblème de ce monde de marchandises, du toujours plus vite, du profit à tout prix, de l’exploitation des individus et de la nature. C’est peut-être pour cela que la protestation contre lui est une protestation qui parle autant. Parce qu’elle pousse à voir la totalité des choses, le fil qui lie toutes les questions.

«Rien n’est fini. Tout commence maintenant»

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«Rien n’est fini. Tout commence maintenant»

Tout le monde savait que ça ne pouvait pas durer plus longtemps. La « bombe à retardement » grecque, telle que la nommaient les boursiers de partout, exploserait tôt ou tard. Depuis plusieurs années le pays vit au bord du précipice, haletant et prenant son temps. En décembre 2008, l’assassinat d’Alexis n’a été que l’étincelle qui a fait éclater une révolte qui était déjà dans l’air, face à des conditions de vie qui devenaient insupportables. Les larmes promises il y a un an par le ministre de l’économie ont bien été versées, mais par une lente distillation, bien que douloureuse.

S’opposer à la répression : Réflexe conditionné ou mouvement volontaire ?

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S’opposer à la répression : Réflexe conditionné ou mouvement volontaire ?

Il souffle un vent mauvais, inutile de se le cacher. Tellement mauvais que même parmi les belles âmes de la gauche serpente une certaine inquiétude. On dénonce avec toujours plus de véhémence l’instauration d’un “régime” fasciste de la part du gouvernement actuel. C’est vrai qu’à droite ils n’ont jamais oublié leur penchant traditionnel pour l’huile de ricin et la matraque. Mais reste le fait que répressions, censure et interdictions forment le pain quotidien que nous administrent tous les gouvernements, quels qu’ils soient.

En ordre dispersé

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En ordre dispersé

Généalogie de l’organisation informelle

 

Avons-nous vraiment besoin de la politique pour transformer la réalité ? Avons-nous vraiment besoin que quelqu’un nous dise, au parlement ou dans la rue, comment, quand et pourquoi agir ? Certains pensent que non.

Tairsìa

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Tairsìa

Dans le calme d’une journée tranquille, un vent se lève tout à coup, fort, et commence à tourbillonner, à bouleverser le calme qui régnait jusqu’alors. C’est cela qu’on nomme, dans le dialecte leccese (de Lecce, ville des Pouilles italiennes), la Tairsìa.

 

Un vent qui peut cesser en peu de temps, s’arrêter à l’improviste tout comme il était apparu, ou qui peut perdurer et, accompagné d’autres phénomènes, se transformer en tempête.

A couteaux tirés

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A couteaux tirés avec l’Existant, ses défenseurs et ses faux critiques

La vie n’est qu’une recherche continue de quelque chose à quoi s’agripper. On se lève le matin pour retourner se coucher, un stock d’heures plus tard, tristes banlieusards oscillant entre le vide des désirs et la fatigue. Le temps passe et nous gouverne comme un aiguillon toujours moins fastidieux. Le fardeau des obligations sociales ne semble désormais plus à même de courber nos épaules, tant nous le portons partout avec nous. Nous obéissons sans prendre la peine de dire oui. La mort se paie en vivant, écrivait le poète depuis une autre tranchée.

Qu'est-ce que le terrorisme?

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Qu'est-ce que le terrorisme?

Maré Almani

En mai 1898, le roi Umberto I, préoccupé par les nouvelles qui lui parviennent de Milan où venait d’éclater une grève générale, confiait au général Bava Beccaris le soin de réprimer la révolte. L’ordre est donné aux soldats de tirer à vue, et Bava Beccaris fait ouvrir le feu sur la ville à coups de canon. Le bilan est de 80 morts et 450 blessés. Fier du devoir accompli, le général télégraphe au roi que Milan est désormais «pacifiée». Le chef de gouvernement, le marquis Di Rudini, fait interdire plus de cent journaux d’opposition, les Bourses du Travail, les cercles socialistes, les Sociétés mutualistes, mais aussi pas moins de 70 comités diocésains et 2500 comités paroissiaux.

Nous sommes le 1 %

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Nous sommes le 1 %

Nous vous avons vu. Nous vous avons entendu. Vous êtes désormais partout. Nous savons qui vous êtes. Vous êtes ces 99 % qui protestent contre les excès du capitalisme et les abus de l’Etat. Vous êtes les 99 % qui exigent des réformes électorales, des alternatives sociales, des subventions économiques et des mesures politiques. Vous êtes les 99 % angoissés de perdre votre futur, de n’être plus capables de vivre comme vous l’avez fait jusqu’à présent : un boulot, un revenu, un crédit pour la maison, une retraite. Vous laisser vivre, au minimum. Faire carrière, au maximum.

Les marchands de la vie

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Les marchands de la vie

Val Basilio

Dans son œuvre la plus connue parue il y a trente ans, un situationniste belge – dont la subjectivité radicale déjà périmée est aujourd’hui en état de décomposition avancée – notait que «s’il était humain, le pouvoir ne s’auto-congratulerait jamais assez des rencontres qu’il a su empêcher».
Une de ces rencontres évitées, selon la propre thèse de l’auteur, a été celle de l’anarchiste français Albert Libertad avec l’artiste italien Giorgio de Chirico. Tous deux entendaient dénoncer l’œuvre d’anéantissement organisée par l’ordre social contre l’individu, le premier en brûlant ses papiers, et le second en peignant des têtes sans visage. Mieux vaut n’avoir ni nom ni visage, plutôt que d’être le simple reflet des conventions sociales.

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